À go, je sors du garde-robe.
Je tire au tarot. Depuis des années, je me fais des tirages, je note, j’interprète. J’en fais à l’occasion avec des proches. J’ai déjà aidé mes enfants à trouver leurs propres solutions à des situations qui semblaient ne pas en avoir à l’aide des cartes de tarot. Je viens même de m’inscrire au niveau 2 de formation pour le tarot.
Pourquoi est-ce une sortie de garde-robe pour moi ?
Jusqu’à récemment, je n’osais pas sortir mes cartes devant personne, même ma famille. Je les cachais dans mon bureau. Comme si j’avais honte. J’avais surtout peur du jugement. Moi, après tout, je savais pourquoi les cartes me faisaient du bien. Mais les autres ? Qu’allaient-ils penser de l’intello hyper cérébrale qui s’adonnait aux plaisirs de l’intuition et de la spiritualité ?
Pour la petite histoire, quand j’ai terminé mon doctorat en littérature, j’ai vécu une dépression qui a un peu scrapé ma concentration et ma mémoire. Moi qui lisais et analysais des tonnes de livres depuis des années, je me suis retrouvée avec une capacité de lecture d’un enfant de maternelle. Vraiment. Pas. Le. Fun. L’art de se sentir diminué, inapte.
Alors que je ne pouvais même plus comprendre une ligne complète si je ne la lisais pas trois fois, je me suis dit : retournons à la base.
J’ai sorti un jeu de tarot qui m’interpelait. J’ai pigé une carte. Et j’ai copié mot à mot ce qui était écrit dans le livre. Chaque jour. Je n’étais plus capable d’écrire mon journal depuis quelques années et je savais que ma guérison passait entre autres par là, par le retour à soi. Alors j’ai copié. Ça me permettait d’écrire sans trop penser, sans avoir à structurer mes idées, sans avoir à trop plonger dans mes émotions. Elles étaient gelées de toute façon.
Qu’est-il arrivé, dis-moi?
À force de faire cet exercice, j’ai repris contact avec le plaisir de lire, d’écrire, d’imaginer. J’ai commencé à faire des liens entre les cartes et mon vécu, comme si je regardais une bande-annonce de film. Je me suis détachée progressivement de ce que le livre d’explications me donnait tout cuit dans le bec pour ressentir ma propre interprétation des cartes. J’ai allongé les tirages, j’ai appris à poser des questions aux cartes. Je me suis rapprochée de moi.
Depuis, j’écris mon journal très régulièrement, sans compter les exercices d’écriture inspirée, les projets d’écriture, les listes… Je ressens de la joie et une certaine facilité à lire (avec un crayon pour souligner, ça m’aide à rester concentrée). J’ai accepté la part intuitive en moi, ma partie spirituelle. Bref, j’ai beaucoup progressé, en partie parce que j’ai choisi un moyen (le tarot) qui me plaisait même s’il était alternatif.
Au bout du compte, peu importe ce qu’on lit ou ce qu’on écrit, on développe l’habitude !
Qu’est-ce que j’en ferai?
Je ne sais pas encore exactement ce que je ferai à la fin des cours de tarot. Ce sera probablement un outil de plus dans mon coffre pour mes accompagnements humains. Les cartes parlent (elles ne disent pas l’avenir selon moi parce que l’avenir, on le construit) avec des images, des symboles, des mots, des couleurs, et ça, ça me plaît, c’est un langage qui m’est familier et agréable. J’adore créer des liens et les tirages me permettent de m’amuser. D’ailleurs, je dis souvent que les cartes ont beaucoup d’humour, elles nous montrent exactement ce qu’on a besoin de voir et qu’on se cache parfois.
Avez-vous déjà été tiré au tarot ? Si vous possédez des jeux de tarot, quel est votre préféré ?
Nathalie Courcy, votre accompagnante à l’écriture