Parlons cartes, pommiers et créativité. Et pépins qui peuvent arriver. Ça vous arrive, vous, de travailler pendant longtemps sur une partie de vous et de recevoir en une seconde un message puissant et inattendu qui dénoue l’impasse ? Une espèce de download, comme si vous branchiez une clé USB dans votre cerveau ? Ça m’est arrivé.
J’aime les cartes de tarot et les oracles. Pas pour prédire l’avenir, mais plutôt comme miroir de l’âme. Les cartes sont des amies qui me connaissent parfois mieux que moi-même. Elles osent me révéler des parties de moi que je n’osais pas nommer à haute voix.
Micro-interruption
(Je m’auto-interromps ici : vous dire que je tire aux cartes crée en moi une certaine agitation. Plusieurs connaissent l’intellectuelle, celle qui vivait 98 % du temps à travers son mental… J’ai le plaisir de vous présenter une autre partie de moi, celle qui a les deux pieds et ses ailes de fée bien trempées dans l’intuition et le spirituel !)
Revenons à nos pépins. Un des jeux qui me parle beaucoup, c’est L’Esprit des arbres, de Lucilla Satanassi. Je suis très attachée aux arbres 🌳 et à tout ce qu’ils représentent : la solidité, l’enracinement, la fluidité du feuillage, les cycles de vie et de mort, le temps nécessaire pour porter des fruits… Pas étonnant que ce jeu m’attire !
Comme ça arrive souvent, peu importe le jeu, mon intuition me guide souvent vers le même type de cartes. Dans ce jeu, c’est le pommier 🍎. Cinq cartes (le corps physique, les pensées, l’essence, les intentions et les émotions) parmi les 65 du jeu. Quand même.
J’ai fini par me demander pourquoi ce pommier revenait si souvent, sous toutes ses formes. Quel message 💌 cet arbre fruitier m’apporte-t-il ?
Le message des pommiers
D’abord, l’image. D’un côté, les branches vides, dépouillées. De l’autre, une abondance de feuilles. Déjà, une dualité. Mon côté Mini-Wheat que j’ose exprimer (l’intello spirituelle énervée, l’artiste qui a besoin de sécurité, l’indépendante affectueuse…) Je vois dans le tronc crochu et bas une solidité que je veux manifester. Je me sens comprise, avec mon 5 pieds même pas 2 pouces ! Ancrée au sol, le potentiel florissant. Sous le sol, des racines sûrement profondes qui nourrissent jusqu’à la cime.
Ensuite, les mots. Les cartes parlent de regard débarrassé du brouillard (ça me parle, à moi qui ai longtemps souffert de brain fog, de brouillard mental 😶🌫️, à cause de l’inflammation causée par le stress). Elles parlent de la joie des petites choses et de l’appartenance au Tout. De transformer la Terre en jardin. Oui, les cartes parlent, avec leurs images, avec leurs mots. Je les interprète à partir de ce que je suis en ce moment.
Mais encore ?, avais-je le goût de dire aux cartes. Pourquoi ce pommier revient-il si souvent ?
Souvenir d’un rêve et d’un dessin
Et c’est là, à force de demander une réponse et de lâcher prise sur le moment où j’allais la recevoir, que j’ai reçu cette image mentale. Ce papier, dans mon lit de petite fille, dans ma chambre de maison centenaire, sous le plafond incliné. Ma main qui essayait de dessiner ce majestueux pommier que j’avais admiré en rêve avec tous ses détails. Je m’étais réveillée avec la pulsion très forte de le dessiner. Après tout, on me définissait depuis toujours comme une artiste, une dessinatrice, une fillette à l’imagination débordante ! C’était un succès assuré…
Mais non. Ça fait une quarantaine d’années de ça. Ma déception devant mon dessin imparfait, grossier m’est revenue en un instant. Je n’avais pas été capable de reproduire sur la feuille ce que j’avais vu en rêve. Je ne l’avais dit à personne. J’avais honte. Je me sentais incapable, incompétente. Et je n’ai pas demandé d’aide.
Quand j’ai recommencé à peindre il y a une dizaine d’années, j’ai peint des arbres de façon frénétique. Toutes les toiles que je choisissais dans les événements Paint Nite à travers le Canada représentaient des arbres. Le geste de ma main a suivi les instructions des artistes enseignants et j’ai appris à tracer le mouvement des branches, la fluidité des feuilles, la féérie des fleurs, la force des troncs, la profondeur des racines. Et j’ai garni mes murs d’arbres colorés, de toutes les saisons, de toutes les espèces. Mais aucun pommier.
Bientôt, j’oserai.
Bientôt, j’oserai. Je m’assoirai avec mes pinceaux et mes crayons ✏️🎨. Avec ma patience et mon regard bienveillant. Je dessinerai un pommier, puis d’autres, dans toutes leurs versions. Et j’écouterai ce que mes propres dessins ont à me confier sur mon parcours vers la créativité retrouvée.
Parce que oui, la fillette à l’imagination tatouée sur son identité est en déficit de créativité. Je suis en panne d’énergie créative. Depuis le début de l’âge adulte (âge auquel l’intellect et les responsabilités ont envahi l’espace), j’ai perdu mon lien privilégié avec mon monde imaginaire. Je le retrouve peu à peu, après des années de quête existentielle. Il me reste à retrouver le chemin vers ma fibre créative, celle qui relie ce que j’imagine et le papier. Et quand j’aurai trouvé, mes mains traceront à la fois des mots et des images. Je revivrai le plaisir naturel que je ressentais quand je créais pendant des heures.
Bye bye, brouillard!
Je sais qu’à ce moment, mon regard sera vraiment débarrassé du brouillard. Les pépins rencontrés sur ma route artistique se transformeront en fruits.
Nathalie Courcy, votre accompagnante à l’écriture